Malgré la crise, les banques ont décidé de “casser” les prix pour redorer un peu leur blason et faire revenir les emprunteurs.
Une mauvaise réputation accentuée par la crise
Depuis quelques semaines, le comportement des banquiers fait partie intégrante des sujets de campagne électorale et si le durcissement des conditions d’octroi d’un prêt bancaire est particulièrement sensible au niveau du financement des entreprises, cette forte contraction de l’offre ("credit crunch") est également durement ressentie par les particuliers, lesquels sont aujourd’hui nombreux à avoir repoussé leurs projets d’investissement… quand ils n’y ont pas tout simplement renoncé.
Dans un tel contexte, il est donc normal que les banques aient noté une certaine désaffection de la part de leur clients. Des clients dont ils avaient déjà perdu la confiance après la crise des dettes souveraines, mais qui sont maintenant également persuadés que les banques ne jouent plus leur rôle de soutien à l’économie. En effet, les Français sont désormais convaincus que les banques ne les suivront plus en cas de coup dur.
Une réaction nécessaire pour retrouver la confiance des clients
Le secteur bancaire se devait donc de réagir, et c’est par la voix du président de la Fédération bancaire française, Frédéric OUDÉA (également PDG de la Société Générale), qu’on apprend dans une interview donnée au Figaro que “le crédit reste très dynamique en France” et qu’il aurait même augmenté de 5 % depuis l’an dernier. Et pour être sûres que le message passe bien, toutes les banques françaises viennent de baisser leurs taux de crédit en avril sur les durées inférieures à 20 ans. Au point d’ailleurs qu’un nombre croissant de courtiers recommandent aux emprunteurs ayant souscrit des crédits à plus de 4,7% (avant 2008 généralement) ou à taux révisables de demander un rachat de crédit pour bénéficier des nouveaux taux fixes, dont les meilleurs tournent désormais autour de 3,8% sur 20 ans.
Une opération stratégique avant tout
Qu’on ne s’y trompe pas, cette baisse annoncée est purement tactique et s’inscrit dans une stratégie de conquête de marché : il s’agit avant tout de séduire et d’attirer. Et les emprunteurs peuvent en effet être tentés d’en profiter, d’autant que la Banque centrale européenne a prévu d’alimenter largement les établissements financiers en liquidités pour les 3 ans à venir. En clair, les banques vont avoir plus d’argent à prêter et se montreront donc sans doute moins réticentes à le faire. Mais attention, car derrière cette générosité toute neuve, les banques n’en cachent pas moins une prudence toujours aussi farouche. Elles vont en effet continuer à favoriser les emprunteurs ayant le meilleur “profil financier”, et notamment, dans le cas des investissements immobiliers, ceux qui disposent d’un apport suffisant. Là encore, grâce à la réduction des mensualités d’emprunts, une opération de rachat de crédits peut aider à constituer cet apport et permettre ainsi d’obtenir un emprunt plus facilement auprès de sa banque.