Une étude de l’Observatoire Crédit Logement/CSA publiée le 6 février 2012 révèle une très forte baisse des montants pour lesquels les banques françaises ont accordé des crédits immobiliers.

Une situation comparable à la crise des subprimes

En 2012, les crédits immobiliers accordés par les banques devraient s’élever à 130 milliards d’euros, contre 160 milliards pour l’année 2011, avec une chute extrêmement forte entre décembre 2011 et janvier 2012 (-50% en valeur). Pour beaucoup, la situation s’explique autant par la frilosité des établissements financiers que par la perte de confiance des Français dans la capacité des banques à bien gérer leur argent. En fait, la chute du nombre de crédits immobiliers est comparable à 2009, juste après la crise des « subprimes » américains qui avait brusquement entachée la réputation de l’ensemble du marché financier.

Un avenir incertain qui freine les projets des Français

Mais pour Michel Mouillart, professeur d’économie à l’Université Paris-Ouest, il existe d’autres raisons pour expliquer cette diminution brutale des montants empruntés, au nombre desquels on trouve de fortes craintes concernant la montée du chômage, la perte du pouvoir d’achat et les perspectives économiques défavorables annoncées pour 2012.

Dans ces conditions, de nombreux Français ont préféré différer leurs projets immobiliers, voire y ont renoncé purement et simplement. Quant aux autres, ils ont dû parfois revoir leurs projets à la baisse en raison notamment d’une forte diminution du taux de l’avantage fiscal pour les investisseurs achetant un logement neuf, passant de 22% àà 13%. De la même façon, la suppression du prêt à taux zéro (PTZ) pour les acquéreurs d’habitations anciennes a contribué à ralentir fortement ce type d’investissement.