Depuis l’annonce du doublement du plafond de dépôt sur le livret A, les banquiers craignent que l’épargne des Français se détourne de produits plus dynamiques nécessaires au financement de l’économie.
Une mesure annoncée comme socialement nécessaire
Dernièrement, le gouvernement Ayrault a annoncé que le plafond de dépôt du livret A, actuellement fixé à 15300 euros, serait porté à 30600 euros, ceci afin de favoriser la construction de logements sociaux. En effet, les fonds collectés sur le livret A sont en grande partie affectés au financement des projets publics d’immobilier locatif, notamment les habitations à loyer modéré (HLM).
Une mesure qui risque de pénaliser l’économie française
Pour les banques, cette mesure est inutile et n’amènera pas la manne financière espérée. Dans les faits, la très grande majorité des détenteurs d’un livret A n’ont pas les moyens d’atteindre le maximum actuel, et le doublement de la capacité d’épargne n’y changera rien. En revanche, il est possible que certaines personnes privilégient désormais ce support reconnu pour sa sécurité, au détriment d’autres produits d’investissement, sur lesquels d’ailleurs les banquiers font davantage de marge. L’assurance vie, mais aussi les placements en bourse, souffrent déjà de la crise et cette annonce risque bien de détourner plus d’un épargnant vers le livret A. Ce qui, selon les banques, pourrait pénaliser une économie globale déjà bien fragilisée.
De leur côté, les usagers tentent de préserver leur pouvoir d’achat, tout en épargnant en prévision de périodes à venir plus difficiles encore, et ils sont de plus en plus nombreux à renégocier leurs emprunts, voire à demander un rachat de crédits, afin d’alléger au maximum leurs charges mensuelles.