Souvent annoncé mais jamais encore mis en place, le registre national des crédits, aussi appelé fichier positif et destiné, comme le rachat de crédits, à endiguer le surendettement des ménages, prend des allures d’Arlésienne que se lèguent les responsables politiques du pays depuis quelques années déjà.
Sursis pour les banques jusqu’à fin 2014 au moins
Dernière annonce en date, celle du ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon, qui ne voit pas cette mesure effective avec la fin 2014. En effet, selon lui, « il faudra un an et demi au minimum pour constituer le fichier après le vote de la loi. Si elle est adoptée mi-2013, ce sera fin 2014 à cause des délais incompressibles pour sa création ». Un sursis supplémentaire donc pour les banques qui voient d’un sale œil une mesure qu’elles estiment surtout destinée à les rendre davantage responsables de l’endettement de leurs clients.
Un outil pour mieux orienter les emprunteurs
Or cette polémique occulte presque complètement la raison première d’un tel fichier, à savoir permettre d’enrayer le phénomène croissant de surendettement des ménages en recensant tous les emprunts contractés par chaque foyer auprès des banques et des établissements de crédits. De cette façon, tous les établissements prêteurs seraient informés des capacités réelles d’emprunt de leurs clients afin de mieux les conseiller et de leur éviter un endettement excessif.
Une efficacité toujours contestée
Déjà en 2010/2011, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le texte n’avait pu être adopté en raison, non seulement de la levée de boucliers des organismes prêteurs, mais également à cause de certaines réserves émises par la CNIL « au regard des libertés publiques ». Enfin, l’efficacité de ce fichier était contestée dans la lutte contre le surendettement passif, c’est-à-dire celui lié aux accidents de la vie tels que le chômage, le divorce, la maladie ou encore le décès.