À force de leur rappeler qu’ils doivent s’assurer de pouvoir rembourser leur crédit avant d’emprunter, ou de demander un rachat de crédits, il semble que les Français aient finalement retenu la leçon. Un peu trop bien peut-être car, en ces temps incertains de crise financière, les consommateurs ont visiblement choisi de se contenter du strict nécessaire pour les mois à venir, limitant fortement du même coup le recours au crédit.

De plus en plus de Français renoncent au crédit et diffèrent leurs achats

Déjà en 2011, près de 500 000 ménages avaient renoncé à certains de leurs projets qui nécessitaient de demander un crédit. À raison de 12 000 euros en moyenne par crédit en France, ce sont ainsi plusieurs milliards d’euros qui n’ont pas été injectés dans la machine économique, et la tendance semble se confirmer pour 2012.

En effet, sans même attendre les prochaines hausse de taux d’intérêt prévues d’ici le printemps, nombreux sont les Français à avoir déjà renoncé à contracter un prêt immobilier cette année, repoussant leurs projets à plus tard. De la même façon, et malgré une légère embellie fin 2011, les professionnels du crédit prévoient une chute assez significative des crédits à la consommation, notamment les crédits auto, dans les mois à venir. La hausse des carburants a eu des conséquences sur les décisions d’achat, et la nécessité de faire des économies aura eu raison de l’enthousiasme des consommateurs.

Net recul de la consommation et des crédits, sauf pour les plus hauts revenus

D’ailleurs, c’est sur l’ensemble de la consommation que l’inquiétude des Français va se ressentir en 2012, et l’Insee ne prévoit pas de rebond visible avant la fin du premier semestre. Tout juste espère-t-on un frémissement à la hausse de 0.1 à 0.2 % d’ici le mois de juin, mais d’une manière générale, les Français vont plutôt privilégier l’épargne. Au final, c’est toute l’économie qui pourrait bien souffrir d’un recul du nombre de crédits, avec des répercussions plus importantes sur les personnes aux plus faibles revenus.

Sur ce dernier point, on constate un phénomène intéressant concernant les emprunteurs. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce ne sont pas les moins fortunés qui contractent des crédits à la consommation : le revenu moyen pour un crédit amortissable s’élève aujourd’hui à 4 600 €, confirmant que seuls les Français les moins inquiets pour leur sécurité financière à court terme envisagent encore de réaliser des projets pour lesquels ils auront besoin de demander un crédit.