Outre le recul de l’âge du départ à la retraite, le rapport Moreau sur la réforme des retraites, remis récemment au Premier Ministre, explore un certain nombre de pistes qui risquent fort de se traduire par une baisse du pouvoir d’achat des retraité du secteur privé.
Gel des pension ou sous-indexation par rapport à l’inflation
Malgré la brutalité du procédé, auquel même le MEDEF s’est opposé, le gel des pensions de retraites est pourtant clairement envisagé afin de trouver 6 milliards d’euros d’ici 2016. Une autre piste consisterait à augmenter les pensions moins vite que l’inflation, avec une sous-indexation inférieure d’un point par rapport à la hausse de prix. Cette dernière disposition permettrait d’économiser plus de trois milliards d’euros en deux ans.
En revanche, malgré une timide tentative de révision du mode de calcul des régimes spéciaux, le rapport reste assez discret sur la question de la retraite des fonctionnaires, car les syndicats ont d’ores et déjà averti qu’ils n’accepteraient pas la moindre entaille à leurs précieux privilèges.
Le rachat de crédits pour conserver leur niveau de consommation
Les retraités du privé vont donc très probablement être les seuls à payer le prix d’une réforme qui devrait pourtant être supportée par tous, selon les principes républicains d’égalité de traitement. Autant dire que la consommation des retraités risque donc d’en pâtir, de même que leur capacité d’endettement, et seul le rachat de crédits pourra éventuellement préserver leur pouvoir d’achat. D’autant qu’il est également question d’aligner le taux de CSG des retraités sur celui des actifs (en le faisant passer de 6,6% à 7,5%), de baisser leur abattement fiscal de 10 à 3% pour calculer leur impôt sur le revenu et de fiscaliser les majorations de pensions (10%) accordées aux ménages ayant élevé trois enfants ou plus.