D’après les économistes, les élections présidentielles et législatives de 2012 n’auront que peu, voire pas, d’influence sur les crédits bancaires. Ce sont plutôt les banques elles-mêmes qui vont devoir retrouver la confiance des consommateurs après une année 2011 catastrophique en termes de crédibilité et d’image.
Des banques en quête d’une nouvelle respectabilité
À cet égard, les banques françaises semblent avoir cherché à rétablir leur solvabilité en répondant massivement à l’opération de recapitalisation menée par la Banque Centrale Européenne. En effet, les établissements financiers viennent d’emprunter près de 500 milliards d’euros, anticipant largement leurs besoins de financement pour les mois à venir. L’objectif est clairement stratégique car, tandis que tout le monde pariait sur une récession en 2012, cet afflux de liquidités va rassurer les marchés et apporter un peu de sérénité dans les transactions.
Conséquence directe, les banques seront sans doute mieux disposées à prêter de l’argent. Mais, un argent qui leur coûte cher, et qu’elles vont donc faire payer également plus cher aux emprunteurs. Ainsi, les taux de crédits immobiliers vont continuer à progresser pour revenir probablement à leur niveau d’il y a trois ans avant l’été prochain. De la même façon, la durée des prêts accordés va continuer à diminuer. Aujourd’hui, la moyenne s’établit déjà aux alentours de 209 mois, soit un peu plus de 17 ans, à rapprocher des 21 années qui étaient la norme il y a encore 3 ou 4 ans.
Les rachats de crédits eux aussi pourraient être facilités, notamment sur les dossiers comportant un ou plusieurs crédits renouvelables, mais là encore les taux de rachat de crédit et les durées d’étalement de la dette risquent d’être moins favorables que par le passé.
Les Français ne comptent plus sur les politiques pour résoudre leurs problèmes financiers
Quant aux échéances électorales qui vont marquer l’année 2012, il semble qu’elles ne doivent avoir que peu d’impact sur le marché du crédit bancaire. Les électeurs ne voient plus en la politique le moyen de résoudre leurs problèmes quotidiens. Certes, les actions gouvernementales en faveur de la consommation ou de l’investissement ont un certain effet ponctuel sur les demandes de crédits notamment (prêts à taux zéro, primes et autres incitations à visée écologique, etc.) mais l’attention des emprunteurs est désormais avant tout focalisée sur la solidité des établissements qui gèrent leur patrimoine.
Avec l’éclatement des différentes bulles spéculatives survenues ces dernières années au niveau mondial, avec des répercussions directes sur leur pouvoir d’achat, les Français ont compris que leur sécurité financière ne pouvait plus être assurée à l’échelon national. C’est tout juste s’ils reconnaissent aux instances Européennes une capacité à résoudre les problèmes financiers qui secouent un nombre croissant de pays aujourd’hui, dont la France. Et ce n’est pas la faiblesse de l’euro ni la mise en faillite de certains états européens qui va contribuer à leur donner une image sereine de la politique financière menée actuellement.
Restent toutefois certaines actions politiques saluées par les emprunteurs, et en particulier la Loi Lagarde visant à limiter, puis à supprimer, les effets pervers de certains crédits à la consommation (les crédits renouvelables notamment), favorisant les demandes de rachat de crédits à l’avantage des emprunteurs.