Depuis l’annonce de la future taxe sur les transactions financières et surtout la mise en place de la TVA Sociale, les banques françaises cherchent à rassurer les emprunteurs sur les possibilités d’obtenir des crédits… tout en les préparant à une future augmentation du coût de ces mêmes crédits.

Des banques toujours disposées à accorder des crédits

C’est par la voix son président, Frédéric Oudéa, que la Fédération bancaire française a entrepris de communiquer auprès du grand public afin de rappeler que « les banques françaises continuent d’assurer pleinement le financement de l’économie française », et ce malgré la crise qu’on cherche à leur imputer ou encore la future taxe sur les transactions financières que le Président de la République a prévu de mettre en place à brève échéance. Sans oublier l’augmentation annoncée de la TVA qui va peser lourdement sur leur budget de fonctionnement.

Ainsi, les crédits aux ménages ont progressé de 6% environ par rapport à 2010, atteignant un encours de 1 106,8 milliards d’euros à la fin décembre 2011 (851 milliards pour les crédits immobiliers et 162,8 milliards d’euros pour les crédits à la consommation). Par ailleurs, toujours d’après la Fédération bancaire française, les taux des prêts immobiliers semblent revenus à leur niveau de l’été 2011, montrant ainsi l’effort des banques pour maintenir des conditions d’emprunt accessibles.

Quant aux entreprises, elles aussi ont bénéficié d’un soutien sans faille de la part des banques, avec près de 815 milliards d’euros prêtés en 2011 (dont 547 milliards en crédits à l’investissement), dans un climat où, selon Monsieur Oudéa, « les chefs d’entreprise ont plus d’inquiétude liée à leur niveau d’activité en 2012 qu’à un problème d’accès au crédit ».

Des frais généraux toujours plus élevés qui risquent d’être répercutés sur les emprunteurs

Pourtant, dans le même temps, le représentant de la Fédération bancaire veut rappeler la situation délicate dans laquelle se trouvent les banques en France. Récusant le discours de François Hollande qui prétendait que « la politique de Nicolas Sarkozy faisait des cadeaux aux banques », Monsieur Oudéa rappelle en effet que « le projet du gouvernement qui prévoit une hausse de la TVA en compensation d’une baisse dégressive des cotisations famille va se traduire par une augmentation des charges des banques ». Les banques ne récupérant pas la TVA sur leurs achats, cette hausse de la TVA devrait en effet se traduire par une augmentation sensible de leurs frais généraux, tandis que la future taxe sur les transactions financières viendrait s’ajouter à la longue liste de taxes déjà supportées par les banques, dont certaines qui leur sont strictement « réservées », comme la taxe bancaire systémique par exemple.

Ces rappels semblent annoncer, sinon légitimer, de prochaines augmentations sur les frais bancaires, lesquelles devraient être répercutées auprès des clients qui paieront donc plus cher les services de leur banque. Ce faisant, même si un effort semble fait pour empêcher la hausse des taux d’intérêt, les crédits risquent de devenir plus chers en raison de l’augmentation prévisible des « frais de dossier » et autres services additionnels facturés déjà au prix fort par les établissements bancaires. Une hausse qui se fera également sentir pour les rachats de crédit, d’où la nécessité, pour les emprunteurs qui le souhaitent, de déposer leur dossier de demande de rachat le plus vite possible afin d’anticiper ces augmentations.