Le Gouvernement prévoit une subvention de 1350 € pour les travaux de rénovation réalisés par les particuliers. Mais les conditions d’attribution de cette aide semblent finalement encourager l’endettement des ménages.
Une aide incitant les ménages qui gagnent peu à dépenser beaucoup
Sensible à la nécessité de relancer le bâtiment en France, François Hollande a annoncé le 21 mars dernier une série de mesures dans le cadre de son « plan d’urgence » pour la construction. Parmi ces dispositions, une aide de 1350 euros sera accordée aux ménages qui gagnent moins de 35000 euros par an et qui souhaitant entreprendre des travaux de rénovation énergétique. Une prime qui pourrait sembler positive si elle ne se présentait pas finalement comme une incitation à dépenser… voire à s’endetter.
En effet, la subvention sera conditionnée à la réalisation de « deux travaux lourds de rénovation énergétique », précise le ministère du Logement, à savoir :
- isolation performante de la toiture, - isolation performante des murs donnant sur l’extérieur, - isolation performante des fenêtres et portes donnant sur l’extérieur, - installation ou remplacement d’un chauffage ou d’une production d’eau chaude sanitaire, - installation d’un chauffage utilisant les énergies renouvelables, - installation d’une production d’eau chaude sanitaire utilisant les énergies renouvelables.
Des travaux inaccessibles sans emprunter
De tels travaux sont particulièrement coûteux, d’autant plus qu’il faudra en réaliser deux en même temps pour bénéficier de la prime. L’opération semble donc hors de portée des propriétaires les moins fortunés, lesquels se sont déjà bien souvent endettés pour acquérir le bien à rénover**.** À moins bien sûr de souscrire un nouveau crédit, seule solution pour envisager des dépenses pouvant s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Autre solution, le rachat de crédits existants pourrait permettre de dégager une trésorerie suffisante au financement (au moins partiel) des travaux en question, redonnant à la prime un véritable caractère incitatif. Mais là encore, il n’est pas certain que cela suffise à justifier de nouvelles dépenses lourdes pour des ménages disposant de revenus modestes, et dont la situation financière se maintient généralement tout juste à l’équilibre.